L’éducation en France, une question uniquement nationale ?

Samedi 14 octobre 2017

Journée d’étude en hommage à Jean Auba

L’école française, dont on rappelle fréquemment qu’elle a essaimé largement au-delà de ses frontières, s’est construite dans sa forme actuelle au cours des deux derniers siècles et l’a fait dans le cadre de l’État-nation. La question scolaire est considérée comme l’un des marqueurs de l’identité nationale et, à ce titre, constitue un objet politique central. Pour autant, l’école française peut-elle être considérée comme une pure invention de l’État-nation ? Le cadre national suffit-il à rendre compte de ses caractéristiques, des évolutions et des transformations actuelles ? Comment le système français évolue-t-il aujourd’hui, dans le contexte de la construction d’une Europe de la connaissance et dans celui d’une mondialisation qui n’ignore pas la question scolaire ? Alors même que les évaluations internationales des élèves donnent des références sur l’impact des choix de politique éducative sur la réussite des élèves, l’école continue-t-elle ou peut-elle continuer de demeurer une question purement nationale ? Dans quelle mesure les transformations du système français s’inscrivent-elles dans des dynamiques européennes et mondiales ?

Trois thèmes ont été proposés à la réflexion :

  • Les contenus d’enseignement et les apprentissages attendus de tous les élèves : quelles évolutions au cours des trente dernières années ? Quelle influence de modèles étrangers ou de réflexions internationales ?
  • L’évaluation des acquis des élèves, au regard de modèles retenus dans différents pays d’Europe ou de pays appartenant à d’autres continents ;
  • La différenciation pédagogique : cela conduira à questionner tant l’interprétation de la notion d’équité (exemple : conçue comme l’égalité des chances en France, comme l’idéal d’inclusion dans sa dimension d’égalité de réalisation sociale en Finlande) que les méthodes d’enseignement et les résultats qu’elles produisent.

Cette réflexion sur les sources auxquelles se réfèrent nos politiques éducatives sera l’occasion de mettre en perspective les apports d’autres systèmes éducatifs et les réflexions internationales et d’analyser les résistances aux tentatives de changement, en France comme dans d’autres pays.

Intervenants

Ariane Baye (Université de Liège, Belgique)
Guy Berger (Université Paris VIII)
Pierre-Philippe Bugnard (Université de Fribourg, Suisse)
Éric Charbonnier (OCDE)
Moussa Daff, (Université Cheikh Anta Diop, Sénégal)
Jean-Paul Delahaye (inspecteur général honoraire de l’éducation nationale)
Juan Carlos Gonzales Faraco (Université de Huelva, Espagne et Université d’Alabama, États-Unis)
Alexandre Fontaine (Université de Lausanne, Suisse)
Roger-François Gauthier (Conseil supérieur des programmes)
Walo Hutmacher (Université de Genève, Suisse)
Yves Lenoir (Université de Sherbrooke, Québec)
Luisa Lombardi (Conseil supérieur des programmes)
Martine Safra (présidente des Amis de Sèvres et du CUIP)
Pierre-Henri Tavoillot (Université Paris-Sorbonne)

Programme

9h30 : Accueil

10h : Ouverture
Daniel Assouline (directeur du CIEP),
artine Safra (CUIP et Amis de Sèvres)

10h15 – 11h 15 : Conférence introductive
Présidence : Guy Berger
Intervenants : Alexandre Fontaine, Jean-Paul Delahaye

Problématique et mise en perspective historique

11H15 – 12h30 : Thème n°1 Qu’attend-on que tous les élèves apprennent ?
Présidence : Pierre-Henri Tavoillot
Intervenants : Roger-François Gauthier, Juan Carlos Faraco, Moussa Daff, Yves Lenoir

Objet : Analyser les choix en termes de présentation des contenus (programmes, curricula), de définition des objectifs d’enseignement en termes de compétences ou de connaissances ; préciser l’appréhension par les enseignants et les parents de ces choix, les résistances éventuelles ; mesurer l’effet de ces choix sur le fonctionnement des systèmes éducatifs (étude comparée des différents « modèles ») aux différents niveaux d’enseignement.

12h30 – 13h30 : déjeuner

13h30 – 14h45 : Thème n°2 L’évaluation des acquis des élèves
Présidence : Pierre-Henri Tavoillot
Intervenants : Pierre-Philippe Bugnard, Roger-François Gauthier, Luisa Lombardi

Objet : Questionner les effets des modalités d’évaluation des élèves, au regard des modèles de différents pays, sur l’efficience scolaire aussi bien au primaire qu’au collège et au lycée ; quelles évolutions dans les modalités d’évaluation sont engagées ou ont été mises en œuvre ? Quelles résistances éventuelles ?

14h45 -16h00 : Thème n°3 La différenciation
Président : Guy Berger
Intervenants : Walo Hutmacher, Éric Charbonnier, Ariane Baye, Moussa Daff

Objet : Questionner tant l’interprétation de la notion d’équité (conçue comme l’égalité des chances en France, comme l’idéal d’inclusion dans sa dimension d’égalité de réalisation sociale en Finlande) que les méthodes d’enseignement et les résultats qu’elles produisent ; aborder la différenciation pédagogique et ses effets sur les résultats des élèves.

16h-16h15 : Pause

16h15-17h30 : Mondialisation ou internationalisation : quel avenir pour les systèmes éducatifs nationaux ?
Conférence d’Éric Charbonnier
Objet : Quel avenir pour les systèmes éducatifs nationaux dans le cadre de la mondialisation ? Le « nationalisme » éducatif a-t-il une place dans cet avenir ? Les États-nations et les grandes institutions interétatiques peuvent-ils résister dans le domaine éducatif aux effets unificateurs de la mondialisation économique, linguistique et idéologique ? L’effacement relatif des pouvoirs étatiques, qui n’est pas synonyme d’anéantissement de la capacité de résistance des sociétés aux processus unificateurs, peut-il favoriser le développement de dynamiques locales et/ou transnationales dans le domaine éducatif ? Compte tenu de la diversité des contextes, quels scénarios peuvent être envisagés ?

17h45 : Hommage à Jean Auba
Inauguration d’une salle Jean Auba au CIEP
Cocktail